Nos livres participent au débat mondial
Historical archive
Published under: Stoltenberg's 2nd Government
Publisher: Ministry of Foreign Affairs
Ouest-France, 4 mai 2011
Speech/statement | Date: 04/05/2011
Le ministère des Affaires étrangères est fier de son étroite collaboration avec NORLA et les éditeurs.
L'Histoire nous dit que la grande bibliothèque d'Alexandrie, sans doute fondée vers 280 avant notre ère, avait pour vocation de réunir tous les écrits existant au monde. Tous les textes du monde, pensait-on alors ! À titre de comparaison, en l'an 1338, la bibliothèque de la Sorbonne ne comptait que 1 772 volumes.
Les pays nordiques ont été au printemps le thème principal du Salon du Livre de Paris. L'intérêt croissant qui se porte sur les sociétés nordiques est pour nous stimulant.
Une quarantaine d'écrivains nordiques, dont onze de Norvège, avaient été officiellement invités au Salon du Livre. Ces auteurs représentaient tous les genres littéraires, du roman policier aux grandes sagas familiales en passant par les livres pour enfants et les expériences linguistiques.
Les écrivains norvégiens trouvent aujourd'hui un écho chez des lecteurs, un peu partout sur la planète. Le roman Le Léopard, de Jo Nesbø, est en tête des meilleures ventes en Grande-Bretagne. Maudit soit le fleuve du temps, de Per Petterson, a été l'objet de critiques élogieuses dans le New York Times et le Washington Post. Il est rare que des livres écrits dans une langue si peu répandue (la Norvège a moins de 5 millions d'habitants) aient un tel impact. Ces livres sont bien écrits et leurs auteurs ont un message important, où nous pouvons nous reconnaître.
D'Alexandrie, voici plus de 2000 ans, à Paris aujourd'hui : la littérature est le vecteur d'une meilleure compréhension du monde dans lequel nous vivons, des gens que nous rencontrons, par-dessus les murs et les frontières. « Les livres peuvent-ils changer le monde ? » demande l'écrivain norvégien Inge Eidsvåg dans l'un de ses essais. Il répond : « Non, ce sont les hommes qui le changent. Mais les hommes lisent parfois des livres qui les changent pour la vie. » Aussi ne faut-il pas s'étonner que la littérature, qui repose à tant d'égards sur l'imagination, la richesse des idées et la réflexion, puisse faire figure de menace pour des régimes autoritaires ?
NORLA, l'organisme responsable de la promotion à l'étranger de la littérature et des publications spécialisées norvégiennes, a répertorié 265 traductions de livres norvégiens vers le français au cours de la période 2004-2010, avec une augmentation conséquente d'année en année. C'est un chiffre très élevé !
Le ministère des Affaires étrangères est fier de son étroite collaboration avec NORLA et les éditeurs. Il nous faut aussi rendre hommage au petit groupe soudé de traducteurs qui se consacrent à cette tâche. L'année dernière, des projets de traduction ont été entrepris à partir du norvégien vers quarante-cinq langues différentes.
Il s'agit de montrer ce qu'est la Norvège, qui nous sommes, de prendre part au débat mondial par nos récits. Car les arguments et les négociations politiques, les calculs et les modèles économiques ne sont pas les seuls outils qui modèlent le monde. La littérature - comme la musique, les arts plastiques, la danse, le théâtre ou le cinéma - fait partie du grand dialogue de l'humanité, du récit universel.