Historisk arkiv

Peine de mort Congrès mondial

Historisk arkiv

Publisert under: Regjeringen Stoltenberg II

Utgiver: Utenriksdepartementet

Genève, 24 février 2010

Discourse de Mme Gry Larsen.

Monsieur le Président,
Monsieur le directeur général,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences, Mesdames et Messieurs,

Les gouvernements qui pratiquent encore peine de mort prétendent qu'ils n'ont pas le choix.

Bien souvent, ils mettent en avant l’opinion publique, arguant qu’il y a une demande populaire de vengeance ou de châtiment dans leurs sociétés - qu'ils n'ont pas véritablement le choix.

Certains avancent encore que leurs traditions, valeurs et religion font qu’il est impossible d'abolir la peine de mort.

Ils voient la peine de mort comme un mal inévitable. Sans elle, les individus seront plus vulnérables, les sociétés plus instables.

Ils n'ont pas le choix.

Mesdames et messieurs, bien sûr qu’ils ont le choix, et le changement global au cours des vingt dernières années nous a montré qu'il est possible de choisir de ne pas utiliser ou d'avoir recours à la peine de mort.

En réalité, nous sommes en train de gagner le débat international.

  • La recherche a démontré que la peine de mort n'empêche pas la criminalité grave.
  • Nous avons constaté que les pays où la peine de mort a été abolie n'ont pas souffert de conséquences désastreuses.

  En effet, la plupart n’ont eu à souffrir aucune conséquence en ce qui concerne la stabilité ou la criminalité grave.

  Bien entendu, l'exécution des décisions de justice est possible, sans pour autant exécuter vos citoyens.

  • Nous avons également constaté que dans la grande majorité de ces pays qui ont aboli la peine de mort, le public l’a rapidement accepté.

  Il n'y a pas eu de grandes manifestations en faveur du rétablissement de la peine de mort et le simple fait que presque aucun Etat n’en ait connues, corrobore notre point de vue.

Le fait est qu'il n'existe pas de demande absolue de peine de mort dans aucune religion, culture ou science criminelle. La grande majorité des pays ont renoncé à la peine de mort.


Il y a des pays qui ont choisi d'abolir la peine de mort, dans toutes les régions du monde, des pays riches comme des pays pauvres, de toutes les cultures, toutes les valeurs et de toutes les traditions.

Il existe de grandes variations dans la pratique de la peine de mort parmi les pays ayant les mêmes religions dominantes. Ceci s'applique aux musulmans, aux chrétiens, aux hindous, aux bouddhistes - et aux laïcs.

Tout cela montre que chaque pays est libre de choisir !

Chaque pays est libre de choisir quel que soit son statut économique, culturel ou religieux.

Par conséquent, notre message doit être clair : la porte est ouverte pour une plus grande liberté pour tous les pays de choisir de ne pas prendre vie.


Mesdames et Messieurs,

La Norvège croit fermement que cette liberté devrait être utilisée pour abolir la peine de mort.

Nous nous sommes engagés à travailler de façon systématique et impartiale dans le combat contre la peine de mort dans nos relations avec tous les Etats.

L’une des premières choses que j'ai faites lorsque j’ai repris mes fonctions au gouvernement après les élections de cet automne a été de donner des directives à toutes les ambassades de Norvège et aux sections concernées du Ministère sur nos efforts contre la peine de mort.

La Norvège proteste régulièrement contre les exécutions dans tous les pays, seule ou conjointement avec l'UE, la Suisse, le Canada et de nombreux autres pays sur tous les continents.

Nous avons également coparrainé la Conférence mondiale contre la peine de mort à Genève. Il y a plusieurs raisons à cela.

L'une d'elle est que nous croyons fermement dans le partenariat entre États, organisations internationales et ONG si nous voulons atteindre notre objectif.

Nous travaillons aussi contre la peine de mort tout au long de nos dialogues sur les droits de l'homme avec la Chine, l'Indonésie et le Vietnam. Le mois prochain, la Norvège accueillera et financera le Premier Symposium International d'Oslo sur la peine de mort en Asie.

Je suis également encouragée lorsque je vois que de nombreux projets de recherche et de nombreux événements sont prévus dans de nombreux pays au cours des deux prochaines années.

Mais tandis que nous travaillons tous sur cette question de façon concrète - et dans nos dialogues avec d'autres pays, je crois qu'il est important que nous continuions à avoir une approche de la question de la peine de mort qui soit fondée sur des principes.  

Notre message doit être clair, que nous parlions en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie ou sur le continent américain. Il est encourageant de voir la reprise du débat dans des pays aussi éloignés que le Maroc, le Japon et les Etats-Unis.

Mesdames et Messieurs,

J'ai commencé par dire qu'il y a eu un changement global. Il y a vingt ans, 52 pays avaient aboli la peine de mort. Aujourd'hui, 148 pays se sont prononcés contre la peine capitale.

La balance a penché. La vitesse du changement a été extraordinaire. En 2008, en fait, seules 25 nations ont procédé à des exécutions. Nous avons vu un grand changement global : non seulement dans l'action, mais aussi dans les points de vue.

Pour moi, c'est le signe d'un respect croissant pour la dignité humaine et la sainteté de la vie humaine.

Aujourd'hui, nous sommes à un point crucial dans la longue bataille contre la peine de mort dans le monde entier, nous sommes à un véritable tournant.

Si nous voulons nous assurer que nous continuons dans la bonne direction, nous devons continuer à nous engager à la tâche.

La Norvège demeure engagée, et nous nous efforcerons de veiller - ensemble avec nos partenaires - à ce que ce tournant vers une abolition universelle de la peine de mort soit un point de non retour.


Merci.